CYCLO VTT MAG Non classé Cinelli Pressure

Cinelli Pressure

Cinelli Pressure L’ATYPIQUE

Le Pressure incarne la pure performance chez Cinelli,
une marque habituellement plus traditionnelle dans ses
productions. Lignes aérodynamiques, très belle intégration
et rigidité à toute épreuve : le Pressure est un vélo conçu
pour rouler vite, au moins au même niveau que bon nombre
de ses concurrents parmi les marques généralistes, et qui
bénéficie en plus d’un tarif relativement compétitif.

LE PRESSURE EST UN VÉLO HAUT DE GAMME UN PEU HORS NORMES À BIEN DES ÉGARDS

Lancé au début de l’année 2021, le Pressure est le dernier-né de la gamme Cinelli, et c’est un vélo qui suit la tendance des plus grandes marques actuelles, avec un profil aérodynamique, des freins à disque, une intégration totale des fils électriques et durites de frein, et une rigidité à toute épreuve avec sa fabrication à partir de carbone T800. Mais avec la touche Cinelli en plus, aussi bien en termes d’esthétique que de comportement. Car il se montre en effet un peu plus réactif qu’il n’y parait au premier regard.
Cette machine s’est d’ailleurs distinguée u plus haut niveau avec le titre de l’Italien Filippo Baroncini, champion du monde Espoirs 2021 en septembre à Louvain. Le Pressure est bien sûr proposé avec plusieurs montages, du Shimano Ultegra au campagnolo Super Record EPS (notre modèle de test), avec à chaque fois des tarifs un
peu moins élevés que la concurrence à équipement égal. Même si dans le cas présent, nous sommes vraiment sur du très haut de gamme, avec en plus du groupe, des roues Campagnolo Bora elles aussi ultra performantes.
À contre-courant
Le Pressure est un peu à contre-courant des productions habituelles de la marque, normalement plus traditionnelles. Le cadre monocoque en fibres de carbone T800 utilise des tubes avec des formes
aérodynamiques, avec le concept Kamm Tail (tronqué sur la partie arrière) pour le tube diagonal, la douille de direction ou la tige de selle. S’y ajoutent un tube de selle profilé et des haubans abaissés, ainsi qu’une jonction entre la fourche et le tube diagonal particulièrement travaillée.
On trouve trois plots de fixation pour les porte-bidons, de manière à pouvoir les abaisser au maximum pour diminuer la trainée aérodynamique. Quant au serrage de la tige de selle, il s’effectue par un système placé sous le tube supérieur. L’intégration des durites et fils électriques est totale, afin de minimiser là encore la trainée aérodynamique. Cinelli utilise un guidon monocoque Vision Metron 5D ACR, un choix un peu surprenant, quand on sait que la marque milanaise produit son propre guidon de ce type, le RAM3, mais il est vrai peut-être pas adapté au système ACR de la douille de direction et
de ses passages de câble. Le Pressure est proposé en cinq tailles (de XS à XL) et le cadre, disponible en deux couleurs (Rock the White comme notre vélo de test, et Team Limited comme le vélo de Filippo

Baroncini et de son équipe Colpack), est annoncé à 990 g. Pour la fourche en carbone Columbus, il faut compter 390 g, ce qui permet de porter le poids du vélo en taille M à 7,4 kg (sans pédales mais avec deux porte-bidons), avec un équipement haut de gamme. C’est tout à fait dans la norme de l’ensemble des vélos aérodynamiques du marché. En termes de confort, malgré des tubes aux formes agressives et une géométrie assez compacte, le Cinelli Pressure est compatible avec des pneus de 30 mm, ce qui permet de le rendre plus compatible avec des virées au long cours. Au niveau des tarifs, le kit cadre est proposé à 3 490 €, et les vélos complets de 4 690 € à 11 590 € selon l’équipement. Super Record EPS et Bora WTO : les atouts haut de gamme du Pressure
Dans cette version d’essai, le Cinelli Pressure est équipé avec du matériel très haut de gamme, et notamment un groupe complet Campagnolo Super Record EPS Disc en 12 vitesses, un groupe souple, précis, silencieux, et qui permet d’opter pour plusieurs solutions de personnalisation des changements de vitesse. Les excellentes roues Campagnolo Bora Ultra WTO 45 ont été choisies. Avec leur poids de 1425 g la paire, elles sont rigides et polyvalentes, et sont optimisées sur le plan aérodynamique pour des pneus de 25 mm, comme les tubeless Vittoria Corsa montés ici. C’est du très lourd, au sens figuré du terme, si on parle de précision, de rendement, et de durabilité.
Machine à rouler
La rigidité du Cinelli Pressure est élevée, mais on remarque surtout dès les premiers tours de roues une parfaite cohérence dans le choix des composants.
Les roues et le poste de pilotage ne montrent aucune faiblesse, et sont dans la lignée du cadre. Résultat : rien ne bouge ou presque lorsqu’on malmène le vélo, et celui-ci parait presque plus léger qu’il n’est en réalité, sans qu’on ne lui trouve de point faible. Il apparait ainsi très réactif avec un pédalage nerveux et lors des changements de rythme. Quant à la tenue de route et à ses qualités de roulement, des caractéristiques souvent communes aux vélos de marques italiennes, elles assurent sentiment de
sécurité et bonne inertie, ce qui permet de rouler vite et de maintenir assez aisément cette vitesse élevée. Les choses se corsent un peu dans les pentes les plus raides ou lorsque les forces viennent à manquer en fin de sortie. Il ne faut pas trop compter sur un quelconque effet ressort en tordant le vélo dans tous les sens pour effacer une difficulté abordée avec un peu trop d’optimisme.
Ce genre de vélo s’apprécie pleinement à la condition de conserver une parfaite coordination gestuelle entre le haut et le bas du corps, même en état de fatigue avancé, et de garder une bonne cadence de pédalage. Le Pressure peut être classé parmi les vélos “exigeants”, surtout que le confort passif n’est pas la première de ses qualités, en tout cas avec des pneus de 25 de section. Pour un coureur entrainé et parfaitement bien posé sur le vélo, il n’y a pas de problème particulier à signaler sur les mauvais revêtements, mais cela peut être plus compliqué pour un cyclo avec une position en selle plus contemplative que sportive. Dans les montées courtes, sa rigidité et sa réactivité permettent d’effacer la difficulté sans souci sur un coup de rein. Dans les côtes plus longues, il vaut mieux en revanche jouer avec les développements et adopter un rythme de pédalage plus linéaire. Néanmoins, la gamme de braquets proposée ici (52-36 et 11-32 en 12 vitesses) offre largement de quoi faire, d’autant plus que la transmission Campagnolo EPS est très agréable à manipuler. Dans les descentes, le vélo se montre stable et précis dans les changements de trajectoire. Grâce à
un freinage sans le moindre reproche, il rassure quelles que soient les conditions. Avec le Pressure, Cinelli propose donc un vélo ultra performant, mais plutôt adapté
aux compétiteurs et plus généralement à ceux qui roulent dans une région plus vallonnée que montagneuse. Ce n’est pas le plus léger des vélos actuels, ni même le plus polyvalent. En revanche, il est largement au niveau des meilleurs vélos de forme aérodynamique, avec une petite touche supplémentaire de dynamisme que l’on doit à la cohérence de son montage dans cette version très haut de gamme Bref, c’est une très belle surprise.

Test : Guillaume Judas

Fiche technique

CADRE : monocoque carbone T800
FOURCHE : Columbus carbone
ROUES : Campagnolo Bora
Ultra WTO 45 Disc
PNEUMATIQUES : Vittoria
Corsa tubeless 700×25 mm
PÉDALIER : Campagnolo
Super Record 52-36
CASSETTE : Campagnolo
Super Record 11-32
DÉRAILLEURS : Campagnolo
Super Record EPS
FREINS : Campagnolo Super
Record, disques 160/140 mm
LEVIERS : Campagnolo
Super Record EPS Disc
POSTE DE PILOTAGE :
Vision Metron 5D
TIGE DE SELLE : Cinelli
Aero Integrated
SELLE : Selle Italia SLR
NOMBRE DE TAILLES : 5
POIDS : 7,4 kg (sans pédales)
PRIX : 11 590 € (kit cadre à 3490€,
plusieurs versions proposées, à
4690€ en Shimano Ultegra, 5300 €
en Ultegra Di2, 7700€ en Dura-Ace
Di2, 8900€ en Sram Red eTap AXS).

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